De fleuve en villages, à la rencontre du Vietnam du sud

Vous vous souvenez, vous, la dernière fois que je suis partie à l’étranger ? Moi non, ça fait bien trop longtemps… Oui bon il y a bien eu quelques petits séjours par ci par là en France et en Europe, mais moi je parle du grand voyage, loin, très loin, celui qui t’emmène ailleurs et te fait tout oublier de tes coutumes habituelles. Tu vois de quel genre de voyage je parle ?

Après une grosse année et demie de travail et de projets personnels importants, de ceux qui te prennent la tête jours et nuits, il fallait repartir. Il fallait prendre l’air. Quelque part de dépaysant. Un lieu qui nous ferait changer totalement de quotidien. Alors pourquoi le Vietnam ? Parce que je voulais par dessus tout être dépaysée. Parce que je voulais être étonnée. Parce que je savais que c’était un pays extraordinaire pour les photographes, la moindre scène de rue se transformant en un véritable décor photogénique pour nos yeux qui ne connaissent rien de cette culture. Parce que je savais la nature luxuriante et verdoyante. Parce que j’adore la gastronomie asiatique. Parce que je voulais un pays « abordable ». Parce que j’avais entendu parler de la légendaire gentillesse des vietnamiens. Ha oui, et parce que j’ai fait un caprice : après plusieurs mois passés dans le froid de l’Auvergne, je voulais du soleil, de la chaleur, des plages de cocotiers et sentir le sable sous mes pieds et, surtout, ne pas emporter de pull dans ma valise.

Bref, je suis partie au Vietnam et en écrivant ces mots, je me souviens de la moindre odeur de soupe, de noix de coco fraîche, je me souviens de tous ces bruits de ville qui me paraissaient insupportables mais dont je suis nostalgique et je me souviens de ces lieux dans lesquels j’avais l’impression d’être dans un autre espace temps. La promesse d’un voyage inoubliable.

-COMMENT S’Y RENDRE ? En avion, la compagnie Vietnam Airlines est rattachée à Air France et propose des trajets train+avion si vous habitez en « campagne » (hors Paris selon les parisiens quoi) pour rejoindre les gros aéroports. Le vol dure environ 16h et existe en vol direct depuis Paris également avec d’autres compagnies aériennes.
–COMMENT SE DÉPLACER UNE FOIS SUR PLACE ? En bus pour les trajets de villes en villes. Les vietnamiens prennent énormément le bus au point que ceux prévus pour les grands trajets sont presque plus confortables qu’un trajet en avion (sièges moelleux et même couchettes pour certains!). Les plus petits trajets eux se font dans des plus petits bus locaux absolument pas confortables mais qui vous permettront de vivre de belles expériences. Les prix des bus sont dérisoires! Une fois sur place dans les villes, vous pourrez toujours marcher (même si les capitales sont monstrueusement grandes et étalées) ou prendre des taxis ou moto taxi pour les trajets un peu plus longs. Concernant les villes autour du Delta du Mékong, le vélo est fortement recommandé et c’est pourquoi la plupart des logements proposent la location de vélo pour vous balader d’îles en îles.
-COMBIEN DE TEMPS POUR TOUT VISITER ? Au Vietnam, vous devez faire un choix entre le Nord, le Sud ou le Centre. On ne se rend pas souvent compte mais le pays est trèèèès long (environ 1700km du nord au sud soit près de 2 fois la France) et à moins d’avoir 1mois de vacances, vous ne pourrez pas tout faire. Pour ce qui est du Sud, je conseille au moins 2 semaines. Le train n’est pas vraiment développé alors tous les trajets se font en bus et sont souvent très longs (entre 2h et 4h pour rejoindre les villes principales). Dans chaque ville du delta (Cai Be, Can Tho, Vinh Long etc…), comptez 2 jours entiers sur place, cela suffit souvent. Pour Ho Chi Minh par contre il vaut mieux prévoir 3 ou 4 jours.
-QUEL A ÉTÉ MON BUDGET? Le budget total comprenant l’aller-retour en avion Lyon/Ho Chi Minh + 2 semaines de logements + les transports sur place + 3 repas par jour a été d’environ 1000€ par personne. Le Vietnam n’est absolument pas cher et vous pouvez même vous en sortir pour un peu moins cher. Une fois n’est pas coutume, j’ai privilégié les logements économiques (tmtc j’adore dormir à côté des cafards) soit des nuits à environ 12€ mais sachez que si vous mettez un budget d’environ 25€ par personne, vous baignerez presque dans le luxe. Quant aux repas, comptez environ 2 ou 3€ pour un plat dans les zones rurales contre environ 5 ou 6€ à Ho Chi Minh. Là encore, si vous avez des envies de plus grands restaurants, il faudra compter entre 9 et 14€.
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Le genre de beaux moments que vous vivrez en prenant les bus locaux
Les quelques petits trucs du quotidien à savoir :

-L’eau au Vietnam n’est pas vraiment potable mais sachez que pratiquement tous les cafés et restos servent des verres de thé glacé (et donc de l’eau chauffée et stérilisée) que vous pouvez boire sans problème.

-Le Sud du Vietnam ne parle pas très bien en anglais (à part dans les lieux hyper touristiques).

-Apprenez par cœur les plats et boissons de base que vous trouverez un peu partout. Par exemple les café glacé au lait (« Ca Phé Sua Da »), le thé aux perles (« Tra Sua »), le jus de canne à sucre (« Nuoc mia »), les « Banh-Bao » (brioche farcie à la viande et légumes), les « Banh-Mi » (sandwich au pâté, coriandre et crudités), les soupes (« Pho »), les plats de riz typiques souvent servis avec une viande et des crudités (« Com Tam »), les « Bun » (bol de vermicelles de riz souvent servis avec des nems, de la viande grillée et des crudités) etc…Bref, des mots que vous verrez inscrits un peu partout et qui vous faciliteront la vie !

-Énormément de lieux sont classés comme « café » ou « restaurant  » sur google mais il s’agit souvent de maisons privées où les habitants ont improvisé une terrasse (2 chaises et une table ça compte il parait) où ils servent quelques snacks et les boissons de base (café ou thé). N’ayez pas peur, à part quelques regards curieux, vous serez les bienvenus !

-Il y a de très nombreux chiens au Vietnam dont une race endémique : le chien de Phu Quoc . Aujourd’hui la plupart sont des mélanges de race mais n’en restent pas moins très mignons. En campagne, devant les maisons, vous croiserez un nombre impressionnant de ces compagnons à 4 pattes mais évitez de trop les approcher, certains sont à moitié sauvages. En pleine campagne vietnamienne, mieux vaut ne pas avoir à chercher un hôpital pour soigner une morsure.

-Pour ma part j’ai trouvé les vietnamiens très froids en premier lieu. Il sont en fait assez réservés et pas du genre à venir importuner les touristes (même si dans certains sites très touristiques, certains vous tiennent un peu plus la jambe qu’ailleurs mais ça, c’est le jeu les amis!). Après plusieurs jours sur place et plus de recul, il s’est avéré que ce sont des gens absolument adorables et chaleureux. A vous de leur faire de grands sourires et le leur suivra ensuite.

-Les vietnamiens (en tout cas dans le sud), se lèvent incroyablement tôt (environ 5-6h du matin) et les heures des repas sont donc légèrement avancées par rapport à la France. Prévoyez de déjeuner vers 11h et de dîner vers 17h30, c’est à ces horaires là que vous trouverez un maximum d’adresses ouvertes.

-N’ayez pas d’exigences culinaires ou d’attentes particulières (allergies, interdictions religieuses etc…) car il y a de fortes chances que le plat servi ne soit pas exactement ce que vous aviez commandé (problème de compréhension entre les langues). De plus, beaucoup de petits restos n’ont pas de menu et l’on vous servira très certainement le plat de base avec la viande du jour (dont vous ne connaîtrez jamais vraiment ni la nature ni la provenance).

 

HO CHI-MINH

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Ho-Chi-Minh-Ville, ancienne Saigon, est la plus grande ville du Vietnam sans pourtant être la capitale (qui est Hanoï, au Nord). Elle compte 19 arrondissement, plus de 8 millions d’habitants et s’étend sur environ 2000km2. Il n’y fait jamais moins de 20 degrés et l’on compte en moyenne un scooter par habitant. Non, c’est certain, vous n’oublierez pas de si tôt cette ville.

A peine le pied posé à l’extérieur de l’aéroport, que votre première goutte de sueur perlera sur votre doux visage fatigué après 15h de voyage. Non, ce n’est pas qu’une impression, ici l’humidité est bel et bien d’au moins 80% pour une température pouvant s’élever à 34 degrés. Bref, pas d’inquiétude, vous vous sentirez bien dans le mal pour votre première journée ici sous ces températures étouffantes. Ajoutez à cela un bruit constant et extrêmement fort dû aux centaines de scooter au mètre carré, et il vous tardera bien vite de retrouver votre logement équipé d’une bonne vieille climatisation pour vous passer le visage sous l’eau froide en vous demandant pourquoi vous avez choisi l’une des villes les plus peuplées au monde pour vos vacances. Mais je vous rassure, la multitude de nouvelles choses que vous apprendrez ici, les dizaines de découvertes culinaires, culturelles ou humaines que vous ferez dans ce pays vous feront bien vite oublier que vos poumons sont en train de brûler.

Même si vous choisissez le Vietnam pour ses paysages et sa nature, un petit tour par l’une de ses deux plus grosses villes (Ho-Chi-Minh-Ville ou Hanoï, la capitale) est tout de même à faire pour avoir un aperçu de la vie urbaine, grandissante et tentaculaire, du pays. Un pays qui, comme ses voisins japonais ou chinois, est capable de vous faire voyager le temps d’une journée au cœur d’une ville ultra moderne, voire futuriste, tout en mélangeant la culture de l’ancien, de l’historique ou de la religion encore très présente. C’est en faisant les magasins les plus hype de la ville que vous vous retrouverez alors nez à nez avec une ancienne pagode, un vieux temple ou quelques immeubles typiques rappelant le passé historique de la ville. Encore que, nous verrons, Ho-Chi-Minh fait malheureusement partie des villes fortement détruites durant la guerre, ne laissant alors que très peu d’anciens bâtiments d’avant guerre.

Pour ma part je n’ai pas été transcendée par la ville d’Ho-Chi-Minh. Je dirais qu’elle est bien évidemment à voir pour se rendre compte de ce côté là du pays (surtout si vous souhaitez comparer avec la vie plus rurale), mais pour l’amoureuse de la nature que je suis, je ne vous cacherai pas que c’est bien trop grand, bien trop pollué et bien trop bruyant (si vous saviez….) pour moi. Et puis, une fois n’est pas coutume, comme de partout dans le monde, si vous visitez la ville après les villages de campagne, vous pleurerez face au prix de la vie bien plus élevé qu’en campagne. Et alors que vous vous serez habitués à manger pour 2,5€, vous pourrez compter une moyenne de 6 ou 7€ en ville (oui bon, ça reste raisonnable par rapport à la France on est bien d’accord).focus_aventure_laffaille_julia_hochiminh-0562focus_aventure_laffaille_julia_hochiminh-0369

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Un mélange subtil d’immeubles et de végétation confère à Ho-Ch-Minh un style bien à elle

Si je devais donc expliquer à quoi ressemble la ville d’Ho-Chi-Minh, je dirais un étrange mélange de très moderne (et riche) et de moyennement ancien (et plus pauvre). Tandis que la plupart des bâtiments sont des immeubles de 3 ou 4 étages, carrés et aux toits plats (souvent rafistolés, de tailles, textures et couleurs différentes), les rues à leur pied sont garnies de petits restaurants ou magasins aux devantures de toiles plus ou moins en bon état. Bref, j’appellerai cet ensemble un joyeux bordel, avec toute mon affection bien évidemment ! Parce que malgré cette non homogénéité évidente (il est loin le plan urbain imposé en France !), le tout est chaleureux et fabuleusement vivant grâce à la végétation poussant sur les balcons et aux petits cafés installés sur les trottoirs. Et puis, au loin, se sont d’immenses tours presque futuristes qui se dressent et éblouissent de leurs kilomètres carrés de vitres le promeneur qui se sent écrasé par ces géants.

Le quartier « routard », ou la Mecque des logements pour les touristes fragiles que nous sommes. Ici vous trouverez pléthore de pensions, petits (ou gros) hôtels, airbnb etc, etc…Vous ne crèverez pas non plus de faim grâce aux dizaines et dizaines d’adresses (pas toutes traditionnelles, mais si vous avez une envie de pizza, vous en trouverez aisément). Il y a également beaucoup de cafés à « l’américaine » style Starbucks ou Colombus (et la ressemblance est frappante, il y a même ici de jeunes hipsters qui travaillent sur leur ordinateur Mac, ils sont partout…). C’est toujours agréable de s’y réfugier pour un moment de fraîcheur sous les clims. Pour ceux qui souhaitent retrouver cette ambiance plus internationale, choisissez tant qu’à faire la chaîne vietnamienne appelée « Katinat ».

Ce quartier est extrêmement vivant et s’asseoir sur un banc et le regarder bouger suffira à vous faire la journée !focus_aventure_laffaille_julia_hochiminh-9114

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C’est un peu plus à l’Ouest du quartier routard que vous pourrez aller faire vos premières courses de produits frais et typiques, dans le petit marché de Cho Thai Binh qui ne paie pas de mine, certes, mais qui réserve son lot de surprises surtout si, comme moi, c’est l’un des premiers lieux que vous visitez en arrivant. Sous une chaleur de plomb, avec un peu de fatigue, entre le bruit et les odeurs, le dépaysement et le tournis sont garantis ! focus_aventure_laffaille_julia_hochiminh-9046

Puis, le marché de Ben Thanh apparaîtra sur toutes vos cartes, sur toutes vos recherches internet, dans toutes les bouches. Lieu incontournable de la ville, il est 50% authentique, 50% attrape-touriste. Je m’explique. D’abord véritable marché utilisé par les locaux pour toute la partie consommable (comme nos marchés et halles français) puisqu’on y trouve d’immenses stands de bouchers, poissonniers, maraîchers, épiciers, fruits secs ect… il y a également un autre visage à ce marché. Ce sont également des tonnes et des tonnes de vêtements bon marché et bibelots made in China (mais les vietnamiens vous assureront que c’est made in Vietnam) qui n’attendront que vos portes monnaies. Bien sûr ce peut être une bonne occasion d’acheter quelques souvenirs (en faisant croire à vos proches que « oui oui, je l’ai acheté chez un petit artisan dans la campagne vietnamienne » (non je rigole hein faites pas ça !), mais alors là commencera une guerre intrépide entre vous et les vendeurs car ici le marchandage est largement autorisé voir conseillé si vous ne souhaitez pas acheter votre statuette de bouddha en plastique 15€ (puisqu’elle coûte en vérité 3€).

Et puis il y a la partie méga cool de ce marché, à savoir les très nombreux bouis-bouis où l’on peut manger sur le pouce, ou plutôt accoudés au comptoir, et vivre à 100% l’ambiance saigonnaise!

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Les stands légèrement débordant du marché de Ben Thanh

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La pagode de l’Empereur de Jade (ou « Chua Ngoc Hoang » ou « pagode des tortues ») est une merveille pour laquelle vous devrez un peu marcher (allez, lâchez cette moto-taxi et rappelez-vous que vous avez deux jambes) pour rejoindre le Nord de la ville, mais le jeu en vaut la chandelle ! Caché au milieu des habitations du secteur, l’immense portail d’entrée fait soudainement son apparition aux yeux du touriste marchant là par hasard. Il y a d’abord l’immense cour, remplie de bancs installés autour d’un gigantesque figuier étrangleur qui entremêle magnifiquement ses branches. Personnellement ça me suffit déjà  pour en prendre plein les yeux. Mais en continuant, au fond de ce jardin intérieur, on arrive face à l’entrée de ce temple assez unique en son genre puisque son architecture colorée, aux mille détails et ornementations (remarquez les boiseries sculptées!), presque farfelue, vous permettra d’y rester des heures sans en avoir fait le tour. A savoir qu’ici, c’est un véritable mélange des genres qui s’opère entre taoïsme (dont l’empereur de Jade) et bouddhisme. Un lieu hors du temps.

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Moment de prière à la Pagode de l’Empereur de Jade

Le temple de Mariamman (à côté du marché de Ben Thanh) se différencie de ses voisins plus habituels puisque, ici, c’est dans les décors de la religion hindoue que vous rentrez. Son entrée rocambolesque vous charmera et semblera vous attirer pour voir de quoi est fait ce lieu étonnant. Étonnant d’abord car il s’agit du seul temple hindou de toute la ville, mais également de par sa palette de couleurs, du vert eau vers le bleu en passant par le jaune. Un lieu hypnotisant qui nous plonge dans un tout autre pays!focus_aventure_laffaille_julia_hochiminh-0444laffaille_julia_focus_aventure_vietnam-0446

La Pagode de Xa Loi, à l’ouest de la ville, n’est certes pas le plus beau, ni le plus « wahou » (un intérieur assez austère) mais détient un argument de taille : il a une tour de 7 étages. Hé ouais mon pote, ça fait une sacrée hauteur ! Mais en vérité, ce qui compte surtout ici c’est son histoire, assez terrible, puisque de nombreux bonzes (prêtres ou moines bouddhistes) s’y immolèrent dans les années 60 pour protester contres des lois anti-bouddhistes. Un lieu chargé d’histoire donc qui est pourtant aujourd’hui un véritable havre de paix. Le jardin est d’ailleurs une halte très reposante au milieu des dizaines d’énormes bonsaïs tous plus beaux les uns que les autres.

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La tour de 7 étages de la Pagode Xa Loi

La tour financière Bitexco ne se loupe pas. Parce que ce gratte ciel fait genre un milliard de mètres (selon un ami marseillais) et reflète le soleil comme un miroir géant. Outre le fait qu’elle accueille un grand centre commercial ultra moderne, quelques restaurants et bars, et, non moins impressionnant, une plateforme d’hélicoptères (faut bien rentrer chez soi d’une façon ou d’une autre hein!) elle est surtout connue de tous car elle a, sur son toit, un bar/restaurant proposant la vue la plus wahou de la ville. Un rooftop quoi. Mais de ceux où tu payes ton cocktails 12€ donc autant vous dire que c’est le genre d’adresse qui me fait vite redescendre. Est-ce que j’avais une terrible envie d’une pina-colada bien fraîche assise sur le toit de la ville ? Oui. Est-ce que je suis méga frustrée? Oui. Mais est-ce que cette petite économie me permettra de me payer plusieurs bons repas par la suite ? Assurément. Petite technique de roublarde que je vous prête.

Le bon plan de cette zone se trouve surtout à ses pieds, dans les ruelles qui l’entourent et où vous pourrez trouver  de nombreux magasins super cool (comme « Saigon Kitsch » ou « The Craft House » pour des souvenirs originaux) ou de supers chouettes restaurants (comme à « Nhu’Lan« , voir plus loin « où manger »).

Non loin de là, un chouilla plus au Nord se trouve la très fameuse Avenue Nguyen Hue, connue pour être un « Champs-Elysées » vietnamien qui relie l’Hotel de Ville (immense construction coloniale française orange bonbon de style Néo-Renaissance ornée de mille colonnes et sculptures telle une meringue géante) à la rivière. Là encore elle n’aura de l’intérêt que pour les plus accros au shopping, et encore, puisque l’avenue propose surtout des marques internationales que vous pouvez donc retrouver…en France.

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L’hôtel de ville, palais construit par Paul Gardès entre 1900 et 1908
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L’impressionnante Avenue Nguyen Hue avec, au fond à droite, la Tour Bitexco

Si vous voulez cependant faire les magasins mais de façon plus « locale », je ne saurais que trop vous conseiller de vous rendre plutôt dans l’un des endroits les plus cools et wtf à la fois, sur cette même Avenue Nguyen Hue : l’immeuble/magasins « The Café Apartment »! Sur l’Avenue vous ne pourrez de toute façon pas le louper ! Entre deux buildings hyper modernes, un ancien bâtiment bien plus délabré affiche à chacun de ses balcons des devantures colorées de magasins et ce qui semble être des terrasses de café…. Impossible pour moi de laisser cet endroit non exploré et je m’enfonce alors, sur le trottoir d’en bas, dans un passage d’immeuble sans vraiment savoir sur quoi tomber. Finalement, je découvre un ensemble de minuscules concepts-stores et riquiqui cafés tous plus originaux les uns que les autres sur 7 niveaux ! On monte alors étage par étage (vous aurez mérité votre goûter !) pour découvrir chaque petite adresse super douillette dont l’une finira forcément par vous charmer pour vous installer le temps d’un bon smoothie !

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Le bâtiment « The Café Apartment », unique en son genre !

Un autre bâtiment de ce style existe Rue Ly Tu Trong, en face de l’imposant centre commercial Vincom. Là encore, n’hésitez pas à rentrer au numéro 26 de la rue par un porche tout autant étonnant derrière lequel vous retrouverez encore des escaliers infinis et, à chaque étage, plusieurs jolies adresses dont mon coup de cœur ultime : le « Brew Bar Saigon » (où j’ai bu le meilleur café de ma vie by the way, à retrouver dans « où boire un verre »). Puis, au rez de chaussée, le mini centre commercial « The New Playground« , un ensemble de shops mode dans un style underground illuminé de néons multicolores où grouille la jeunesse ultra branchée de la ville (vous vous sentirez biiiien vilains avec vos sacs à dos de touristes) !

Le quartier des Antiquités, autour de la rue Le Cong Kieu, un peu au sud du centre ville est lui très agréable pour s’y promener et zieuter les milliers de bibelots antiques exposés dans les nombreuses boutiques qui étalent leur fourniture jusque sur le trottoir. Attention cependant, ici vous êtes surveillés et ne comptez pas trop poser vos sales mains sur ces objets de valeurs ! On regarde, on admire et si vraaaaiment vous tenez à en acheter, alors bon courage pour les ramener chez vous. D’abord parce qu’à moins d’être Indiana Jones vous ne saurez pas vraiment distinguer si il s’agit d’une véritable antiquité ou pas et, qu’en plus, ironie du sort, si vous parvenez à acheter une véritable antiquité, elle vous sera confisquée à la douane! Hihi. Donc bon, comme je vous le disais précédemment, on regarde et on profite avec les yeux.

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Bien évidemment il existe bien plus de monuments et lieux à visiter mais n’ayant été à Ho-Chi-Minh que 2 jours et demi, je n’ai pas pu tout voir et, surtout je n’ai pas souhaité m’enfermer dans les musées de la ville (même si il y en a des passionnants comme le Musée de la ville de Ho Chi Minh, le Musée des Beaux-Arts, le Musée des vestiges de la guerre et j’en passe!). A vous d’explorer tout le reste !

Et la question à 1000 dollars : peut-on louer et conduire un scooter ?

Alors, oui, si mourir n’est pas un problème pour vous. Ou si vous tenez peu à la vie. Ou si t’es vietnamien et que tu as l’habitude. Voilà, selon moi, les seules excuses pour louer un scooter en ville. En fait pour faire simple, il faut imaginer les routes de la ville comme un savant mélange de conduite marseillaise et d’un je-m’en-foutisme extraordinaire qui a permis aux vietnamiens d’apprendre à conduire un scooter comme personne. Freinage d’urgence en douceur, virage de dernier moment parfaitement géré, dépassement sans clignotant à quelques millimètres des autres. Bref c’est les rois du guidon (même si il y a apparemment beaucoup d’accidents) et pas vous. Il est également bon à savoir qu’il n’y aucune foutue assurance si vous louez des scooters là bas. C’est donc à vos risques et périls et je vous conseille alors plutôt de monter derrière l’un des trèèèèès nombreux motos-taxi (reconnaissable à leur casque vert), qui vous conduiront où vous voulez en un temps record et pour une somme largement raisonnable (même si, une fois de plus, le prix sera plus cher pour vous que pour un local. But business is business !).focus_aventure_laffaille_julia_hochiminh-9127

Où manger :

-Pour de la vraie de vraie street food : dans la rue « Hem An Vat 76 », une minuscule ruelle en cul de sac où s’agglutinent une dizaine de stands de street food tenus par des femmes qui vous feront, pour l’équivalent de 2€, des portions généreuses à manger sur place ou à emporter.  Egalement au marché « Ben Thanh » sur l’un des stands et comptoirs. Tous se valent à peu près, vous n’aurez qu’à faire votre choix en fonction de vos envies et de la tête des plats qui vous inspireront plus ou moins confiance.focus_aventure_laffaille_julia_hochiminh-0578

Et bien évidemment sur les minis stands mobiles que vous trouverez dans les rues où l’on vous servira, en fonction de l’heure de la journée, des Banh-mi (sandwichs typiques servis au petit déjeuner), fruits, jus de fruits, cafés frappés et autres petits snacks. le meilleur jeu à faire ? Commander l’une de ces choses sans savoir ce que c’est et essayer de reconnaître le gout (ou finir votre vie sans jamais savoir ce que vous avez mangé).

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De nombreux stands de sandwichs « Banh-Mi » comme celui-ci occupent les trottoirs pour un déjeuner sur le pouce
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Des vendeurs à la sauvette vous proposeront chips, boissons, fruits frais ou séchés un peu partout dans les rues !

-Pour (bien) manger sur le pouce : à « Nhu Lan », au pied de la Tour Bitexco. De grandes tables en inox toujours remplies, des plats rapidement servis et frais (un Bo Bun excellent!), le tout accompagné d’un super jus de citron ultraaaa rafraîchissant !laffaille_julia_focusaventure_ho_chi_minh_0525

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Les stands généreux du petit marche couvert de Nhu Lan

-Pour un cadre chic dans le centre:  à « Quan Bui », une adresse qui plaira très certainement aux amoureux de la belle déco et de la belle vaisselle. Les prix y sont un chouilla plus élevés mais forcément, quand c’est cuisiné par un chef vainqueur du Masterchef Vietnam, on sent la différence et on accepte les quelques euros en plus.

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-Pour un cadre décontracté et en toute simplicité dans le quartier routard : « Mam » où j’ai mangé mes meilleurs nems végétariens (adresse tenue par un français!).focus_aventure_laffaille_julia_hochiminh-171550

Où boire un verre :

-Au « Secret Garden », sur les toits du centre ville pour un cadre romantique et une pause loin du bruit de la ville. On y rentre par une cour d’immeuble aux allures de quartier malfamé pour finalement arriver dans ce petit coin de paradis éclairé de mille guirlandes lumineuses. Il est aussi possible d’y manger une délicieuse cuisine typique.

-Dans les immeubles du style  « The Café Apartment » ou « The New Playground » qui abritent de multiples cafés dont, mon coup de coeur : « The le Brew Bar saigon » : une minuscule adresse décorée dans un style vieille usine chaleureuse où l’on y déguste des cafés incroyables faits par de vrais baristas qui font ça dans les règles de l’art !

-La micro brasserie « Hoa Vien Brauhaus » pour boire une bonne bière dans un style ancienne usine d’Europe centrale avec ses énormes cuves et tuyaux en cuivre. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus typique mais l’ambiance est bien sympa !

 

 

CAI BE 

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Avant de rêver de ces campagnes bucoliques à souhait qui sentent bon les agrumes et dont on semble déjà entendre les oiseaux, il faudra revenir sur terre pour organiser votre trajet de Ho-Chi-Minh à cette région du Delta du Mékong. Et ça mes cocos, je peux vous assurer que c’est de la fuc**** aventure dont tu doutes sortir vivant quand on t’explique une première fois comment faire. Alors je vais faire simple et vous éclairer plus précisément sur la façon de procéder.

Vous devrez vous rendre à la station de la compagnie de bus Phuong Trang,  à l’extérieur du centre ville (en taxi si vous êtes chargés, cela vous coûtera l’équivalent de 5€). Sur place vous acheterez votre billet (n’hésitez pas à demander aux guichets et à montrer votre destination écrite sur un bout de papier). Il n’y a pas de bus direct pour Cai Be et ce dernier vous déposera alors (« jetera » est plus approprié) au bord de la « nationale » QL1A. Pas d’inquiétude, une fois votre destination expliquée au chauffeur de bus, ce dernier ne manquera pas de vous faire signe quand votre destination approche. Une fois jetés du bus donc, prenez un moto taxi (environ 3 ou 4€) en lui indiquant l’adresse de votre logement à Cai Be.

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La plupart des bus pour de longs trajets (ici de Ho-Chi-Minh à Cai Be), sont des bus avec couchettes. So don’t be jealous of my princess car.

En arrivant à Cai Be, vous arrivez dans la région du Delta du Mékong, ou « Delta des 9 Dragons » (les 9 branches détachées qui se jettent dans la mer de Chine Méridionale), cette région amphibie où coulent de nombreux canaux et bras du grand, du mythique Mékong, un fleuve d’environ 4500km2. Ce Mékong, en plus de son impressionnante taille et débit, marque le pays de son importance pour toute la vie qu’il apporte avec lui sur les rives du pays. En effet, c’est sur ses terres fertiles que les vietnamiens cultivent presque la totalité de la production de riz du pays mais également une grosse partie de la production de fruits ! C’est donc ici que vous pourrez déguster vos premiers ramboutans, mangues, pomélos ou durians , directement sortis des vergers luxuriants des « maraîchers » du coin.

Pour ce qui est du logement, vous en trouverez de très nombreux, souvent chez l’habitant, ce que je ne peux que vous conseiller. C’est souvent très beau et à prix attractif. Gardez en tête que la zone de Cai Be est assez petite mais tout de même assez grande pour que vos trajets à pied soient trop longs (le juste milieu un peu chiant quoi). Je vous conseille donc de choisir des logements qui proposent des locations de vélos. Vous serez alors les rois du pétrole et pourrez explorer largement et facilement la zone, vous arrêter où bon vous semble, prendre les petits ferrys qui traversent les bras du delta…bref vous amuser comme des petits fous !

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Le vélo est de mise pour se déplacer dans les villages du delta du Mékong!

Ici, vous vous rendrez vite compte que la population est bien plus modeste. On est dans la campagne, la vraie ! Et cela ajoute forcément du charme surtout si, comme moi, vous aimez le terroir et l’authenticité. Ici pas de café starbucks mais seulement de tout petits boui-boui (souvent chez l’habitant qui s’improvise barista quand l’humeur lui en dit en installant 2 chaises devant chez lui). Pas de grands restaurants où vous pourrez trouver des plats internationaux mais seulement de la nourriture locale. N’espérez pas trouver de pizza mais contentez vous des soupes et plats de riz typiques ici (les « Com Tam »). Bon, n’espérez pas non plus connaitre exactement l’origine de ce que vous avez dans l’assiette. Mais à Rome faisons comme les romains après tout !

Vous pourrez aller faire un tour du côté du marché flottant de la ville (que je n’ai pas fait car je visiterai, quelques jours plus tard, le plus gros marché flottant de Can Tho) ou au marché de la ville « Trung tâm thương mại Cái Bè » que vous retrouverez au bord de la rivière, au niveau du pont de la DT 875 qui croise la rue Cau Chua. Ne soyez pas trop exigeant sur la propreté du lieu ni sur l’état des animaux (vivants!) qui y sont vendus (je n’ai d’ailleurs pris aucune photo de cet endroit)…je ne vous cache pas que c’est assez sale et très peu ragoutant surtout autour des stands de viande. Mais personne ne vous oblige à acheter votre viande ici alors on ne fait que passer pour observer la vie locale, mœurs et coutumes.

Un peu en amont cependant, dans la rue Trung Nu Vuong, c’est une jolie enfilade de petits magasins de vivres, épices et souvenirs qui vous attend. Vous pourrez y trouver de jolis objets (souvent tressés en jonc de mer ou en paille) mais aussi d’excellents fruits vendus à même le trottoir pour 3 francs 6 sous.

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C’est une taille de ville parfaite pour s’y balader en vélo et se perdre dans les petites rues. On y découvre les locaux, assis devant leur maison, buvant des cafés glacés, faisant sécher leur linge, les enfants jouant dans la rue et vous regardant passer en vous faisant signe de la main. Bref, c’est toutes les scènes que j’étais justement venue chercher dans ce pays. De la vie, vraie et authentique. Des gens qui me sourient, d’autres qui m’ignorent, des chiens qui me suivent et d’autres qui dorment au pied de leur compagnon, je m’y suis sentie chez moi et intégrée au bout de quelques jours seulement.

Continuez toujours en vélo la rue Cau Chua plus au Nord Ouest pour parvenir au niveau de la ruelle Hoa Hop qui est un bonheur à parcourir en vélo ! C’est sur cette petite rue goudronnée en bordure d’un petit lit de rivière que vous trouverez la maison de Ba Kiet,une ancienne maison traditionnelle (1838) entourée d’un jardin verdoyant aux mille plantes. Prenez le temps de vous balader autour et dans la maison et remarquez les nombreuses boiseries travaillées ainsi que le mobilier d’époque, merveilles uniques qui nous plongent dans une autre époque ! Une deuxième maison de ce style se trouve non loin de là, la Maison de Monsieur Ba. Les deux font également maison d’hôtes et restaurant à des tarifs assez élevés (vous imaginiez que le paradis était gratuit?).

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La ruelle Hoa Hop en bordure de canal, entre les vergers et les maisons

En vélo, c’est avec simplicité et liberté que l’on peut se déplacer à Cai Be toute une journée en suivant les ruelles presque ensevelies par la végétation remplie de fruits mûrs. On découvre ensuite l’artère principale de la ville, la rue Truong Cong Dinh le long de laquelle magasins en tous genres, restaurants et hôtels s’installent de plus en plus nombreux. Parfait pour les touristes avides de journée shopping, mais pour ma part j’ai préféré me perdre dans les ruelles et découvrir de vrais quartiers plus populaires et plein de charme comme autour des petits ports de plaisance au sud de la ville.

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Scène de rue tout droit sortie d’un film dans les ruelles de Cai Be

Si vous prenez le temps d’observer la carte des lieux, vous ne tarderez pas à remarquer les nombreuses petits îles qui semblent flotter tout près de vous et qui semblent diviser le Mékong en dizaines et dizaines de bras. Ici, les terres sont morcelées et cela confère au lieu son identité unique que l’on désigne souvent comme une zone à demie aquatique. Et en effet, ici les bateaux (ou plutôt les barques et bac) sont de mises pour se déplacer d’un îlot à l’autre! Et je vous conseille une fois de plus fortement de vous procurer un vélo afin de vous balader à vélo une fois sur les îles (possibilité de monter à bord des bacs avec son vélo). Il ne vous restera plus qu’à trouver où prendre ces « bus » fluviaux. Et là les amis, là je vais vous rendre un énorme service en vous expliquant où prendre ces bateaux depuis Cai Be parce que je vous assure qu’il est très difficile de trouver l’info sur internet, dans les guides ou même en demandant sur place. A croire que l’on demandait la lune à chaque fois, les gens semblaient éberlués que l’on veuille se rendre là bas….

Où manger :

-Pour les meilleures soupes (ou « pho ») de la ville à Pho Bay Binh, en plein centre ville. Le décor du restaurant peut faire peur à première vue (quelques tables en fer au milieu d’une grande cour assez austère), mais ici on ne fait qu’une seule spécialité et on la fait bien ! Et pour un prix plus que dérisoire.

-Pour des Banh-Mi revisités dans un cadré jeune et moderne à « Banh Mi 179 » (numéro de la rue).focus_aventure_laffaille_julia_cai_be-711

Où boire un verre :

-Le café Song May, à quelques mètres du centre ville, est une adresse étonnante que j’ai adoré ! Tout en extérieur, entre petit bassin rempli de poissons rouges et plantes luxuriantes, dans une déco tout en bois, on y fait une pause café ou goûter hyper relaxante.

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Le décor relaxant du café « Song May »

TAN PHONG

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L’îlot le plus proche de Cai Be est Tan Phong, un petit coin de paradis (moins beau qu’An Binh cependant), qui se rejoint grâce à un petit embarcadère installé dans un endroit seulement connu des locaux. C’est à l’Est qu’il faudra vous rendre (en vélo c’est plus rapide), au niveau de Ben Pha Hiep Duc. L’endroit ne paie pas de mine mais si si je vous assure qu’un bateau passe pour relier les deux rives. Après avoir payé l’équivalent de 3 centimes, nous voilà nous et nos beaux vélos à panier sur une nouvelle terre inconnue. Nous sommes clairement en pleine campagne ! De magnifiques petites routes goudronnées serpentent au milieu des vergers et de leurs maisons attenantes. Face à ces décors parcellés par l’eau on se rend bien compte du caractère amphibie de la région. L’eau est partout !focus_aventure_laffaille_julia_cai-be-9450

Il n’y a rien de très exceptionnel à voir ici mais si vous avez des vélos et l’envie de vous balader tranquillement dans des paysages exotiques un jour de beau temps, alors ce petit coin est fait pour vous ! Seuls quelques vergers et quelques maisons typiques, devant lesquelles sont paisiblement installés familles, poules et chiens, sont parsemés dans ce décor typiquement vietnamien.

 

L’ÎLE D’AN BINH

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Roulement de tambour pour cette partie extraordinaire qui a fait chavirer mon cœur! Marquée un peu partout comme l’un des plus beaux secteurs du delta du Mékong, je dois bien avouer que l’île d’An Binh est plutôt pas mal. Oui bon en fait c’est carrément magnifique et on y vit le véritable Vietnam du Sud.

Afin de traverser ce morceau de fleuve, il faudra aller tout à l’Ouest de Cai Be (en vélo ou en moto taxi), tout au bout de la rue Xeo May (environ 20min en vélo) au niveau de la compagnie de ferry Ben Pha Dong Phu. Ne vous y méprenez pas, vous aurez de larges doutes quant à savoir si vous êtes au bon endroit mais n’hésitez pas à montrer aux locaux l’île d’An Binh sur une carte (n’essayez même pas de leur expliquer de vive voix, votre prononciation sera surement très mauvaise et ils ne vous comprendront pas!) afin qu’ils vous confirment le départ du bateau. Vous n’aurez pas à attendre longtemps car ce dernier arrive environ toutes les 20 minutes. Une fois à bord (où vous pouvez embarquer vos vélos), le tarif est d’environ 1000 Dong (soit 4 centimes d’euro, vous devriez y survivre).

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Sur les rives du Mékong à bord du bac qui nous mène sur l’île d’An Binh

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Là encore l’expérience est toute nouvelle, comme à chaque nouveau transport en commun pris dans un nouveau pays. J’ai toujours aimé prendre les transports en commun à l’étranger car on se sent parfaitement intégré aux habitudes des locaux. Ici, à bord de ce bac de fortune, tout est calme excepté le bruit du moteur. Quelques vietnamiens discutent et d’autres regardent passer ce paysage qu’ils semblent connaitre par cœur. Ce moyen de transport est aussi habituel pour eux qu’un train TER chez nous. Le bac arrive de l’autre côté de la rive, ouvre son pont et déverse son lot d’habitants et ses deux seuls touristes excités comme des puces.

Nous arrivons dans un petit bourg et enfourchons directement nos vélos pour rouler au hasard dans les rues de cette île exotique. Tantôt sur des passages minuscules sous couverts de feuilles de bananiers géantes, au milieu des habitations typiques, tantôt sur de plus grosses routes (toutes proportions gardées hein on n’est pas sur le périph’ non plus), nous déambulons et ouvrons grand les yeux, émerveillés par ces paysages où la nature est abondante et d’un vert éclatant.

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Se balader sur les innombrables petites routes de l’île

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Pour manger, rien de plus simple, vous pouvez vous arrêter dans l’une des innombrables petites épiceries où vous trouverez chips, boissons et autres snacks ou alors vous rendre dans l’adresse géniale que je vous mentionne juste en dessous.  Et quand je vous disais que dans le delta du Mékong il faudrait oublier vos envies de pizzas, café latte ou autre sandwich tout à fait occidental, et bien il faudra les oublier toujours plus sur cette île pastorale sur laquelle vous serez obligés de vous plier aux coutumes et spécialités locales. Pas de grand magasin, aucune once de ressemblance avec ce que vous pouvez connaitre jusque là. Et franchement, ça fait du bien !

Pour ce qui est des sites à voir, je n’en ai fait qu’un mentionné dans les guides, le reste du temps a été de la plus pure exploration en vélo à travers toute l’île, m’arrêtant à chaque fleur, à chaque animal et à quelques petits stands de boissons fraîches pour repartir de plus belle, un verre de jus de canne à sucre à la main (une des meilleures choses au monde, soit dit en passant).

N’oubliez pas non plus que vous êtes sur les terres fertiles du Vietnam et la plupart des gens que vous croiserez transporteront très certainement des paniers remplis de fruits (comme les ramboutans de ces prochaines images) et vous en trouverez aisément sur tous les arbres qui vous croiserez. Cela ne veut pas dire que vous êtes dans un jardin public donc je ne vous conseille pas de les ramasser (au même titre qu’on ne ramasse pas du raisin dans les vignobles français! Et je sais que vous savez de quoi je parle!). Ne salissez pas plus que ce qu’elle l’est déjà l’image des français et contentez vous d’en acheter aux locaux, vous en trouverez pléthore et des prix très raisonnables !

Où manger:

-Le très chouette restaurant, qui fait aussi maison d’hôtes, « Bay Thoi Homestay » , propose à l’entrée une petite gargote où l’on peut manger de délicieux nems et plats de nouilles dans un décor original. En face se trouve le Jardin des Bonsaïs, petit mais très agréable pour une balade de digestion dans un lieu où le temps semble s’être arrêté.

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La petite gargote colorée de l’adresse « Bay Thoi Homestay »

Où boire un verre :

-En vous arrêtant sur l’un des nombreux stands de boissons installés devant les maisons ou les petites épiceries. Les spécialités (en tout cas celles que j’ai goûté car je n’ai pas tout osé!) sont les jus d’orange (à peau verte) et les jus de canne à sucre, deux boissons typiques et délicieuses. Est-ce grâce au demi kilo de sucre qu’ils mettent dedans? affirmatif. Mais aussi à la fraîcheur et la qualité des fruits, les meilleurs de votre vie!

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Les fameux jus d’orange à peau verte, hyper frais et sucré

 

CAN THO

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De l’autre côté de ce delta, encore un peu plus au sud, vous retrouverez une vie bien plus urbaine en vous rendant dans la ville de Can Tho, « capitale » de cette région du delta. Avec sa population d’environ 1million d’habitants, son aéroport et son centre ville largement étalé, on ne s’étonne pas qu’elle soit la 4ème ville du Vietnam. Et je peux vous dire qu’après une région aussi rurale que Cai Be, la ville vous semblera d’autant plus gigantesque ! On retrouve alors le bruit assourdissant des scooters, l’air chargé et les trottoirs bondés de monde, mais cela n’empêche pas d’apprécier ce lieu plein de vie et qui reste, malgré tout, plus à échelle humaine que sa voisine d’Ho-Ch-Minh.

Pour vous y rendre depuis Cai Be, il faudra rejoindre la station de bus (en moto taxi) à l’extérieur de la ville et vous arrêter à la très grosse station de bus « Ben Xe Can Tho Moi » de Can Tho. De toute façon, rassurez-vous, une fois avoir donné au chauffeur votre destination, il y aura toujours quelqu’un pour vous dire quand vous arrivez. Et n’hésitez pas à redemander aux gens autour, ils vous aideront si ils le peuvent. focus_aventure_laffaille_julia_can_tho-9130

Pour ma part je garde de très bons souvenirs de Can Tho, je l’ai trouvé à la fois ouverte sur le monde (et donc plus « facile » d’accès pour les touristes) tout en restant assez pittoresque. Les zones plus modernes et touristiques se mélangent aux quartiers populaires et on se sent alors plus intégrés à la vie quotidienne. Et afin de profiter de ce coté urbain sans être au cœur de la machine, nous avons logé légèrement à l’extérieur de la ville, au sud de la rivière, une zone qui s’est avérée être plus résidentielle où l’on a trouvé beaucoup de chouettes lieux (tkt je te donne les adresses plus bas frérot).

Un petit bras du Mékong rentre dans le centre ville et divise alors la ville par de petits canaux qui confère au lieu un style unique et un petit air de vacances. La zone autour du petit lac Ho Xang Thoi est particulièrement agréablement, entourée de bâtiments très originaux et plein de charme! C’est également ce quartier dans lequel il faudra vous rendre si vous souhaitez faire la fête ou simplement boire un verre dans l’un des nombreux cafés très sympas!

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De nombreux petits bras de rivière entrent dans la ville de Can Tho et la rend d’autant plus agréable

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L’un des premiers lieux que vous verrez marqué sur la carte de la ville est le marché de Tan An, à l’entrée de la ville. Fait de bric et de broc, installé entre la rue principale et la bordure de rivière, il recèle de mille et un produits aux mille et une odeurs et couleurs. On s’y balade avec plaisir et l’on peut même se prendre une pause café sur l’une des nombreuses terrasses sur pilotis au dessus de l’eau. La nuit, le lieu est également très vivant et éclairé de belles lumières colorées.

Le marché de Cai Khe, au Nord de la ville, installé dans de grandes halles semi ouvertes. On y trouve du consommable mais également beaucoup de petites échoppes d’objets, parfait pour ramener un maaaax de souvenirs à prix raisonnable (vous y trouverez les fameuses cafetières vietnamiennes en inox) !

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L’entrée du marché couvert de Cai Khe

La pagode Khmère de de Munirangsyaram est l’un des seuls sites touristique de la ville connu et reconnu comme « à visiter » dans les guides (mais en vérité, en vous baladant aux grès de vos envies, vous trouverez beaucoup plus de sites à voir).Vous ne pourrez pas la rater, elle et ses tours pointues dorées et ses colonnes kitsch. C’est l’une des plus belles pagodes de la région et le centre spirituel de la communauté khmère (groupe ethnique dominant au Cambodge) ! Si vous avec un peu de chance vous pourrez y voir passer les fameuses silhouettes au crâne rasé, habillées de tuniques d’un orange vif. Ce sont les moines khmères qui seront ravis d’échanger quelques mots sur leur religion, si c’est demandé avec politesse, respect et gentillesse. Et c’est avec une grande surprise que vous découvrirez à quel point le lieu devient un havre de paix une fois les pieds posés dans la cour, laissant le brouhaha de la rue derrière nous.

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Un moine khmère en tenue traditionnelle

La visite des marchés flottants en bateau à moteur est THE activité à faire comme tout bon touriste qui se respecte. Oui, comme beaucoup de choses dans beaucoup de pays, il y a des choses à faire et à voir immanquablement si vous souhaitez vivre l’expérience du dit pays au maximum. Alors certaines fois ça fait râler, ça nous fait devenir des bobos insupportables qui ne peuvent pas s’empêcher de clamer que « non mais moi je veux pas me plier à ces modes de lieux à voir, je veux découvrir le pays hors des sentiers battus…nianianiania.« . Mais non, ici vous ne pourrez pas y échapper parce qu’à moins d’avoir votre propre bateau, vous ne pourrez pas voir ce lieu autrement qu’en louant un « chauffeur » qui vous conduira sur le fleuve. Et ne pas voir les marchés flottants de Can Tho, c’est un peu comme aller en Inde et ne pas voir le Taj Mahal. Y a du monde, on est pas seuls, on doit faire comme tout le monde, mais bon Dieu que c’est beau !

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Les bateaux marqués par l’œil du dragon, un symbole qui protège les marins

En fonction de votre hébergement, il y a de fortes chances que les gérants du lieu puissent vous proposer des formules pour réaliser ces balades aux marchés flottants (avec des collègues ou connaissances à eux, ce qui vous permettra de faire la visite à bord d’une petite barque plus intime, ce que nous avons fait). Sinon, vous trouverez dans le centre ville, au bord de la rivière un centre de départ spécialisé pour la visite des marchés, à l’embarcadère Ninh Kieu, où les bateaux sont plus gros et peuvent accueillir une dizaine de visiteurs.

L’heure de rendez-vous que vous aurez avec votre batelier piquera, c’est certain. 4h du matin, ça pique toujours. Mais quand il s’agit de voyager, bizarrement, ça passe beaucoup mieux. Et puis c’est pour la bonne cause. Comme tout marché qui se respecte, c’est très tôt le matin que les vendeurs étalent leur précieuse cargaison et, ici, fleuve ou pas fleuve, c’est la même chose. Vous aurez alors la chance de voir ce spectacle unique sous la lumière magique du soleil levant, le ciel se teintant peu à peu de couleurs chatoyantes.

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Aux aurores, sur les eaux du Mékong

En fonction de votre « compagnie » de voyage, le batelier vous mènera plus ou moins loin mais le mieux est quand même de choisir l’option la plus longue. Les tarifs n’excédant que rarement les 30€ par personne pour des programmes bien remplis avec 4 ou 5h de balade + quelques visites de sites. En bref, ne vous privez pas pour ça (en faisant tout de même attention aux attrapes-touristes!).

Nous avons donc débuté par le marché de Cai Rang (le plus important de la zone) où nous avons pu observer la chorégraphie d’une matinée comme les autres et pourtant exceptionnelle pour nos yeux. Des dizaines et des dizaines de bateaux, de taille et forme différentes, tout en bois, magnifiques et typiques, rappelant d’anciens bateaux pirates, remplis à ras bord de marchandise. Chaque bateau vend un ou plusieurs produits et a pour habitude d’indiquer sa nature en accrochant au sommet d’une perche le fruit ou légume phare de son magasin sur eau. Ces grandes perches montant au ciel, les familles assises sur les toits de leur bateau, le doux murmure de l’eau et les mouvements incessants des clients venant faire leurs courses, créent un tableau hors du commun, véritable régal pour les amoureux de photo.laffaille_julia_focus_aventure_vietnam-9708

Puis la promenade a continué, plus loin, pour rejoindre un plus petit marché local où nous avons eu le droit à un petit déjeuner préparé par une « cuisinière sur barque ». Nous avons ensuite continué en slalomant dans les minuscules canaux plus sauvages et envahis de végétation tropicale (sortes de marais dans lesquels réside tout le charme de ce delta). On se sentait clairement comme des Indiana Jones en quête d’un fabuleux trésor exotique. Puis il y eu la visite d’une fabrique de vermicelle de riz et enfin le retour à Can Tho. Une merveilleuse demie journée pour la somme de 18€ par personne!

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Quand le soleil se lève enfin, les paysages se réchauffent et l’on découvre les environs du marché
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Dans les méandres du delta, sous couverts d’une végétation luxuriante

Si vous avez du temps, passez de l’autre côté de la rivière pour découvrir le quartier résidentiel au sud de la ville, bien plus calme et beaucoup plus récent que le centre ville. Ici, la différence de richesse est assez frappante. On y trouve de jolis cafés et le gros centre commercial « Big C Can Tho ».

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Dans les larges rue fleuries du quartier résidentiel appelé « KDC Hung Phu 1 »

 

Où manger :

« Quan Hoi Do », un lieu très original qui rappelle les décors d’une paillote de bord de plage où l’on vous servira d’excellents nems et rouleaux de printemps sur de belles tables en bois.

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-La cantine des habitués « Com 16 », juste à côté de la pagode khmère. Ne faites pas attention à la déco un peu rustre (grandes tables en inox et vieilles affiches), on y mange vraiment très bien et la preuve : c’est toujours plein à craquer !

-Pour un barbecue en terrasse, à la sortie du pont Cau Quang Trung, au « Pho Nuong 102 ». L’ambiance est jeune et branchée et l’on y mange sur des tables percées d’un barbecue sur lequel on fait griller de bonnes brochettes accompagnées de bonnes bières (l’adresse est également une micro-brasserie).

« Quan Ga Dot 79 », pour déguster des plats simples de viande (riz et brochettes) à des prix imbattables dans le quartier résidentiel, au sud.

Où boire un verre :

« Hoa Cau Café », pour prendre un café dans un lieu aux airs de cabane dans les arbres. Se mettre en terrasse à l’étage pour profiter d’une vue sur la rivière et le parc en hauteur. Et pour les amateurs de foot, il parait que l’ambiance est excellente les soirs de match !focus_aventure_laffaille_julia_vietnam_can-tho-9628

« Hanh Phuc Garden Coffee », Une pause tranquille à l’extérieur de la ville sur de massives tables en bois et aux côtés de dizaines de bonsaïs et autres fleurs dans un quartier calme et résidentiel.

« Café Cam Thi », une magnifique adresse dans le quartier résidentiel, parfaite pour prendre un café et un petit déjeuner. Le lieu classe et exotique dispose de plusieurs salles, quelques fois en terrasse au bord d’une fontaine, d’autres fois dans de beaux patios plein de verdure.

 

ILES DE CON DAO

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Pour s’y rendre, trois solutions : prendre un ferry depuis l’embarcadère de Soc Trang ou prendre un avion depuis Ho-Chi-Minh ou Can Tho. Je vous conseille de réserver dès le départ l’avion et de ne pas faire comme moi, à savoir : prévoir de prendre le ferry puis apprendre la veille que le bateau ne peut pas partir à cause des conditions météo. En bonne sudiste que je suis, j’ai cru que j’étais en méditerranée et j’ai pas vraiment pris en compte l’idée que l’océan pouvait être plus ou moins démonté.

Laissez-moi vous expliquer en trois mots mon choix des îles de Con Dao plutôt que l’île de Phu Quoc pour le côté farniente : moins.de.monde. Ou encore : Plus.de.nature. Voilà, le choix s’est fait assez rapidement après avoir découvert, outre sa beauté évidente, le nombre incalculable de plages touristiques et hôtels de luxe installés sur l’île de Phu Quoc. Bref trop de béton, trop de tourisme de masse. Alors que Con Dao, elle, est bien plus sauvage, bien moins connue et reste donc bien plus typique. Mais forcément cela a des conséquences : les prix sont plus élevés et les déplacements plus compliqués. Ne vous étonnez pas d’y voir de nombreux jeunes couples : c’est une destination très prisée pour les lunes de miel au Vietnam!

L’archipel se compose de 16 îles joliment posées dans la mer de Chine méridionale et dont la principale (sur laquelle je me suis rendue) est Con Son. Cette dernière fait environ 51km2 et abrite 4000 personnes. Autant vous dire qu’ici, on se sent seuls au monde !

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L’archipel de Con Dao, un paradis sauvage

La principale activité  à faire sur île est donc de ne rien faire excepté d’étendre sa serviette sur les plages de toute beauté. Pour ma part, je ne vous parlerai que des plages les plus faciles d’accès et, bien évidemment, des plus belles. Il y a d’abord les deux plages principales « Bai Lo Voi » et « An Hai » de chaque côté du centre ville, au Sud et au Nord. La plage du Nord, Bai Lo Voi, est particulièrement belle dans sa partie la plus septentrionale, quand elle se détache du gros muret de béton qui la sépare de la route et qu’elle devient plus sauvage en bordure de foret. Elle offre un immense terrain de jeu lors des marées basses où vous aurez l’embarras du choix pour poser votre serviette !focus_aventure_laffaille_julia_vietnam_con_dao-0277

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L’immense plage de Bai Lo Voi, au Nord-Est de la ville

La plage An Hai, la plus « instagrammable » avec ses paillotes en feuilles de palmiers et sa balançoire face à l’océan. La plus belle partie se trouve devant le deux/trois hôtels resort et le restaurant/bar Cay Bang Do qui a installé des transats en bois sur la plage pour profiter d’un cocktail à 4€ face à l’océan. Vous pourrez ensuite continuer vers le sud où la plage devient plus sauvage, parsemée de quelques vieux bateaux échoués. C’est malheureusement une zone souvent recouverte de déchets….

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Palmiers et balançoire, un cadre paradisiaque sur la plage An Hai
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Plus au Sud de la plage An hai, quand les paysages deviennent plus sauvages

La plage Dam Trau, au Nord de l’île, juste à côté de l’aérodrome. C’est, selon moi, la plus belle ! Et même si sa proximité avec l’aérodrome peut faire peur, rassurez-vous, il n’y a que 2 avions par jour qui arrivent et partent de cet endroit. De plus, depuis la plage, vous ne verrez de ce petit aéroport qu’un mur de béton, plus loin, que vous oublierez bien vite une fois les pieds dans le sable ! Pour vous y rendre, il faudra soit prendre un taxi (un peu cher), soit louer un scooter (la plupart des hébergements en proposent), et vous y serez en une vingtaine de minutes après avoir roulé sur la seule route de l’île qui longe magnifiquement la côte. Une fois sur place, on gare notre Batmobile et on marche le long de cette magnifique plage avant de s’allonger à l’ombre des pins.

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Les décors fabuleux de la plage Dam Trau, mon coup de cœur!

Trois petits restaurants se partagent le bord de la plage mais je vous conseille plutôt d’apporter votre pique nique car, tandis que les prix étaient raisonnables jusque là, ici, ils s’emballent (toute proportion gardée, on est toujours au Vietnam hein!). Une magnifique baie, la « Bai Nuoc Nong », se rejoint également juste à côté, à marée basse, après avoir franchi un petit éperon rocheux et une petite zone de foret.

Ha oui et j’allais oublier le plus important : il y a des singes ! Je répète : il y a des singes sur l’île ! Ces macaques crabiers (« macaca fascicularis« , de rien) sont loin d’être timides et n’hésitent pas à se poster devant les restaurants ou sur les voitures pour attendre leurs gourmandises. Bien entendu, c’est comme les enfants, même si ils sont mignons, on évite de les nourrir svp.

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Les singes de l’île de Con Dao, sauvages mais entreprenants

Non loin se trouvent la plage de Dam Tre (accessible qu’après une grosse randonnée de 2h, seulement pour les costauds et attention c’est très sauvage!) et la plage de Vong, à l’autre extrémité de l’aérodrome, accessible seulement à marée basse.

En terme de nature, le Parc National de Con Dao reste selon moi THE place à explorer sur l’île, en tout cas pour les amoureux de verdure! Il peut se rejoindre à scooter mais également à pied si vous êtes de bons marcheurs (comptez 40min depuis le centre) sur une route très peu fréquentée. Dans tous les cas, prévoyez bien beaucoup d’eau pour cette journée d’aventure dans le parc car une fois partis sur les sentiers, vous ne trouverez pas beaucoup de vendeurs de bouteille d’Evian. Une fois le portail d’entrée passé (où il faudra acheter vos billets ) ouvrez les yeux, vous êtes dans un lieu protégé et donc largement habité par la faune sauvage (150 espèces animales) mais également une flore incroyable (plus de 800 espèces de plantes). Outre les singes dont on a commencé à s’habituer (mais qui moi m’émerveillent toujours), vous croiserez la route de grandes araignées, lézards et, surtout, de très belles espèces marines car ici, c’est le snorkelling et la plongée qui sont les activités phares! Et puis il y a cette végétation qui, moi, m’a ébahie. Alors que les sentiers sont entretenus et même goudronnés, d’énormes lianes tombent de la cime des arbres et bloquent les chemins par leur troncs titanesque. Ici, la nature reprend sa place et après plusieurs journées passées en ville, c’est un vrai soulagement.

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Une nature joliment envahissante dans le Parc Naturel de Con Dao

De nombreux sentiers sont possibles alors munissez-vous du plan du parc afin de vous repérer. Tandis que certaines routes vous mèneront en plein cœur de la foret, d’autres vous conduiront sur la côte pour retrouver quelques très belles plages comme la Baie Ong Dung, la plus accessible ou encore la baie Bai Bang recouverte de sable blanc et voisine de la cascade Thac Hoai Duong, un des plus beaux endroits de l’île.

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La plage de la Baie Ong Dung est parfaite pour faire du snorkelling
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L’arrivée à la plage presque secrète de Bai Bang

Pour ce qui est du patrimoine bâti de l’île, mon lieu préféré fut sans aucun doute le temple Van Son, sur les hauteurs de la plage An Hai, dont vous verrez le toit dépasser de la jungle environnante. On y accède facilement à pied depuis le centre ville, après avoir monté une flopée de marches dans un bel environnement verdoyant. Puis un premier portail se fait voir, magnifiquement installé face à la mer, avant l’arrivée au temple joliment niché dans le paysage. Sanctuaire bouddhiste construit dans les années 60, les visiteurs viennent encore aujourd’hui prier et effectuer quelques cérémonials et offrandes (remarquez les biens de consommation posés sur les autels) que j’observe discrètement.

Avec ses toits tarabiscotés, ses dorures et ses merveilleuses boiseries, le lieu me charme instantanément! Et cette nature tout autour donne l’impression d’être face à un lieu presque abandonné, en tout cas coupé de toute civilisation où la nature a repris ses droits. Un véritable coin de paradis d’où vous aurez de belles vues sur l’archipel.

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Le portail à l’entrée du sanctuaire Van Son

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Comme toute ville vietnamienne qui se respecte, la ville de Con Son abrite elle aussi son marché couvert, au centre ville, où vous pourrez trouver du poisson frais, des légumes et, surtout un nombre incalculable de fruits aux mille couleurs. C’est un vrai régal d’acheter quelques mangues et bananes pour le pique nique du jour ! Âmes sensibles s’abstenir tout de même puisqu’il faut bien se rappeler que les vietnamiens n’ont pas la même « conscience » du bien être animal et sur ce marché comme sur tous les autres, vous risquez de croiser quelques amis sauvages assez mal en point, en attente d’être cuisinés. Ce sujet mériterait un article à lui seul bien évidemment mais je me contenterai de dire ici qu’il est question de culture et qu’avec notre point de vue occidental qui n’a jamais connu ni la faim ni la pauvreté, il est alors difficile de juger, en tout cas de blâmer sévèrement ces populations qui, j’en suis sûre, finiront elles aussi par prendre conscience du bien-être animal. Encore faut-il leur laisser une chance de se développer économiquement et socialement sans « esclavagisme » de la part des grosses puissances mondiales. Mais là, je m’égare.focus_aventure_laffaille_julia_vietnam_con_dao-0234

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Les trottoirs sont jonchés de fruits par centaines autour du marché

Tout au sud de l’île, lorsqu’on longe la route principale, c’est dans la Baie de Hong Dam que l’on atterri et qui offre de tous nouveaux paysages. C’est dans cette zone que vous pourrez profiter des magnifiques couchers de soleil sur l’océan (puisque c’est à l’Ouest, mais ça, vous auriez pu le deviner vous même). C’est également ici que vous pourrez voir de nombreux bateaux de pêche typiques, amarrés dans la baie pour éviter les vents violents. Le spectacle est merveilleux en fin de journée.

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Les bateaux de pêche dans la Baie de Hong Dam
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Coucher de soleil à l’extrémité Ouest de l’île

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Où manger :

« Bun Rieu Cua », une cantine d’habitués où vous seront servis les plats de bases (soupes et assiettes de riz) en toute simplicité et avec un bel accueil.

« Com and Hu Thieu » sur la route pour l’aérodrome, quelques hamacs et quelques tables installés dans un joli jardin où l’on mange très simplement, servis par une adorable vieille dame entourée de ses poules et poussins.

« Phien Khuec » , vrai coup de cœur de l’île ! Cette adresse originale tenue par un homme adorable est juste parfaite pour commencer une journée avec de délicieux petits-déjeuners et d’excellents cafés dans une déco faite d’objets de récupérations.

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Le gérant de Phien Khuec, une adresses pleine de charme

« Infini Café et Resto », une adresse à la fois chic et décontract’ (en fonction de l’heure à laquelle vous venez) où vous pourrez déguster de généreux petits déjeuners américains si, comme moi, après 10 jours, vous ne pouvez plus voir les soupes vietnamiennes en peinture !

« Gia Minh » pour des plats faits maisons à base de nouilles faites maison (prix élevés).

Où boire un verre

« Café Ngo » pour un beau choix de jus de fruits frais à siroter affalés dans les banquettes!

Vous ne pourrez pas mourir de soif au Vietnam grâce aux milliers de jus de fruits frais proposés par les millier de petits stand installés dans la rue. Mon préféré? Une glace/boisson noix de coco ! C’est un vendeur ambulant, dans la rue, le soir,qui propose à bord de son mini stand roulant, de la glace à la noix de coco servie dans une vraie noix de coco coupée (l’eau de coco vous est servie après la découpe) dont la chair a été raclée puis mise en copeau sur la glace. Un véritable délice !!laffaille_julia_focus_aventure_vietnam-9238

 

Un petit aperçu du voyage en vidéo : 

 

A PRÉVOIR : 

-Un petit dico français/vietnamien ça passe toujours bien. 

-Des chaussures de marche que tu pourras jeter sans regrets après avoir marché dans les rues au sol douteux.

-De l’argent liquide. Ça vous fera beaucoup, beaucoup, beaucoup de billets au début, mais je t’assure que les dépenses vont vite en achetant plein de petites choses  par ci par là (« hoo chéri regarde c’est que à 2€ ça ! On le prend non? ça vaut vraiment le coup! », et ça pendant 2 semaines, je t’assure que ça part vite!) .

-De la patience. On est pas en Allemagne nazie ici, tout va à son rythme. Pas trop vite le matin et doucement l’après midi. La sieste est d’ailleurs un sport national. 

-Des pastilles de chlore si vous manquez cruellement d’eau et que vous devez à tout prix boire l’eau du robinet (que je ne vous conseille pas sans pastille).

-Réserver à l’avance vos logements. Ici il y a de tout et à tous les prix et mieux vaut avoir pris le temps de regarder des photos et des avis sur le lieu pour ne pas vous retrouver dans des logements craignos. SAUF si vous avez un max d’argent et que vous pouvez vous payer de chouettes hôtels choisis au dernier moment. Mais si vous êtes dans ce cas, je suppose que vous n’avez trouvé aucun conseil utile sur ce blog plutôt destiné aux astuces bon marché (#tmtcsitesfreelance).

 

6 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Merci, Julia, de me faire voyager. ♥
    Quand tu parles d’un « grand voyage, loin, très loin, celui qui t’emmène ailleurs et te fait tout oublier de tes coutumes habituelles » et bieeeen… tous mes voyages me font ça, haha. (ou je me trouve une excuse parce que je ne voyage jamais « très » loin ?)
    En tout cas, cet article est merveilleux. Il fait bouger et s’émerveiller dans cette période de confinement. Et puis toute cette nourriture… Mmmh. ♥
    Oh, et le cà phê sua da… Je n’aime pas le café, alors une amie qui revenait de 7 mois de voyage en Asie du Sud-Est me faisait des thés glacés au lait concentré. Que de bons souvenirs ! ♥
    MERCI encore Julia !

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    1. Merci Clémentine pour ton beau commentaire ! Je suis super heureuse si cet article a pu te faire voyager le temps d’un instant 🙂
      Et pour ce qui est de la sensation de partir loin, cela n’est pas forcément une question de kilomètres, si tu ressens cette sensation juste à côté de chez toi alors c’est encore mieux, et il m’est aussi arrivé de ressentir ça lors de plus « petits » voyages ! Bon pour ce qui est du dépaysement c’est sûr qu’il est encore plus fort avec un pays comme le vietnam hein ^^
      Big Bisous ❤

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  2. Julia il est magnifique cet article ! J’ai ressenti depuis mon lit (où je lis ton blog 😉) toutes les émotions que tu as vécues : de la sérénité de l’ile An Binh, des jolies plages de Can Dao. J’avoue avoir peu envie de Vietnam, mais tu vas me faire changer d’avis 🙈

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    1. Hihi merci beaucoup Marieke ! Franchement je peux comprendre que le Vietnam ne soit pas le pays d’Asie qui donne le plus envie car ses voisins sont souvent plus « paradisiaques » (comme l’Indonésie ou la Thailande), mais pour ce qui est des rencontres humaines, c’est une destination extraordinaire, surtout dans les zones rurales moins touristiques 🙂
      Bisous à toute la famille !

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  3. Kiki mag travel dit :

    J’avais déjà énormément apprécié tes clichés sur Instagram et ta vidéo avec sa musique hyper entraînante (d’ailleurs je me la suis remise un petit coup pour le plaisir). Forcément à la suite de toutes ces jolies découvertes, il me tardait de lire ton retour qui ne manque pas d’authenticité comme toujours. Dès le premier paragraphe, j’ai envie de sauter dans l’avion, et là par contre je ne te remercie pas, car ce n’est pas prêt d’arriver xD. Moi aussi j’ai envie de découvrir ses instants de vie photogéniques, ces plages paradisiaques du Sud, Cai Be ou Can tho. Je rêve de cantines vietnamiennes, de bus aux couchettes, de paillotes en feuilles de palmier et de quartiers populaires. Tout ce que tu as pris le temps de nous décrire me fait saliver et je te remercie pour cette jolie petite parenthèse

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    1. Coucou toi 🙂
      Merci encore et toujours pour tes gentils commentaires que tu prends le temps de me laisser, quand je vois la notification dans ma boite mail ça me fait toujours sourire et super plaisir !
      Tant mieux si j’ai pu te donner envie de découvrir le Vietnam et les vietnamiens, et si je peux te conseiller quelque chose c’est, si un jour tu y vas (si le confinement veut bien se terminer un jour ^^), c’est de prendre le temps d’aller au centre et au nord du pays également! Je crois bien que tu es une amoureuse de la nature comme moi et je crois bien que ces régions sont plus vertes, plus sauvages. Il y a d’ailleurs de magnifiques parcs naturels que je regrette tant de ne pas avoir exploré… Mais bon, j’ai le temps d’y retourner 😀
      Bisous copinette !

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